Le Chiapas

Publié le par Christine Ricour

Samedi 22 mars,
Départ 9 heures 30, nous roulons toujours à travers la montagne, notre vitesse moyenne est de 45 kilomètres heure.

 Nous traversons quelques petits villages et faisons un arrêt dans l'un d'eux pour le déjeuner. Les enfants jouent un peu dehors et vers 14 heures nous reprenons la route du Chiapas. Nous roulons tout l'après midi, vers 17 heures 30 nous commençons à chercher un endroit pour passer la nuit.
 Aprés plusieurs tentatives dans une petite ville, nous terminons finalement dans une station Pemex à la sortie de la ville.


Dimanche 23 mars,
Les enfants travaillent pendant une heure et nous partons ensuite vers le Chiapas et la ville de Tuxtla.

Le Chiapas est un État fédéré du Mexique depuis 1824. Cette région était peuplée par les Mayas bien avant l'arrivée des Conquistadores Espagnol.
C'est une région montagneuse et verdoyante, située principalement sur le haut plateau central de la Sierra del Sur.
L'agriculture constitue la principale  activité économique  du Chiapas. Les principaux produits agricoles sont : café, banane, cacao, maïs et la mangue.
Tuxtla Gutiérrez est la capitale de l'Etat du Chiapas, c'est une ville active et moderne il y a beaucoup d'animation dans les rues et des comédiens et artistes animent la Plaza Civica, place centrale très fréquentée.
Nous prenons la voie rapide et arrivons une heure plus tard à l'entrée de la ville, où nous sommes surpris de trouver partout des panneaux interdit aux camions. Nous décidons de ne pas tenter le diable et prenons la rocade de contournement pour éviter la ville et la police locale....! Pas de chance pour la visite de la ville....!

Nous partons vers le canyon sauvage de Sumidero. Nous faisons quelques kilomètres et nous nous arrêtons à Cahuaré ( rive ouest de la Grijalva ) sur le parking des départs pour la balade en bateau du canyon.
Ce canyon se trouve au coeur d'un très beau parc national.
La légende dit qu'au milieu du XVIe siècle plusieurs centaines d'indiens, acculés par l'envahisseur espagnol, ont choisi de se précipiter dans son ravin plutôt que de se soumettre.

Profond de prés de 1 000 mètres, long d'environ 14 kilomètres, le canyon a été creusé au cours de millions d'années par la Grijalva, important cours d'eau qui coule du Guatemala au Golfe du Mexique.


Au cours de la balade on peut admirer les grottes et cascades, la flore et la faune sauvage: oiseaux, singes, crocodiles, iguanes...


Après cette visite du canyon, comme il n'est  que 16 heures, nous décidons de partir pour la ville de San Cristobal. Nous nous installons au camping tenu par un hôtel en centre ville. Le cadre est sympa, calme, et nous avons internet.


Lundi 24 mars, San Cristobal de las Casas.
À 2300 mètres d'altitude dans les monts du Chiapas, San Cristobal jouit d'un climat frais et agréable.
Fondée en 1528 par les Espagnols et marquée par des siècles d'isolement, San Cristobal dégage une atmosphère de ville  coloniale assoupie. La cité a une longue histoire de conflits entre Indiens et descendants des colons espagnols. Elle fut longtemps la Capitale du Chiapas, depuis l'époque coloniale jusqu'au début de l'époque connue comme "Porfiriato" (Porfirio Diaz). Le pouvoir quitta la ville pour  passer à Tuxtla Gutiérez. C'est ici que débuta le mouvement zapatiste en 1994, et la présence militaire y est toujours importante.

Nous arrivons en ville et le taxi nous dépose devant l'église de Santo Domingo et son marché d'artisanat.


Cette impressionnante église dominicaine du XVIe siècle, fut édifiée de 1547 à 1560. Sa façade toute rose et l'intérieur baroque doré, avec plusieurs retables magnifiques et sa chaire sculptée dans une seule pièce de bois de chêne. après la visite du Templo, nous flânons dans le marché d'artisans indiens.
Nous déjeunons dans un restaurant typique à côté du marché et ensuite nous nous baladons à travers la ville pendant deux heures.
Nous passons par la place principale où "Zocalo" et la Cathédrale, sa construction commencée au XVIe, s'est achevée au début du XIXe siècle.

 Son intérieur somptueux renferme une chaire ouvragée incrustée d'or.
Vers 17 heures, nous rentrons dans notre camping, le temps est à la pluie, chacun chez soi à l'abri.


Mardi 25 mars,
Ce matin le temps est toujours légèrement frais et à la pluie, les enfants travaillent, Vincent bidouille sur son ordinateur, et je bosse sur le blog.
Nous partons avec le petit bus: "collectivo"  à 12 pesos par trajet.... dans le vieux centre et repassons au marché des artisans, car les enfants veulent s'acheter des petits souvenirs. Dans une des rues commerçante, nous entrons dans une bijouterie tenue une fois de plus par un français, qui en avait assez de la vie en France....!  Il est spécialisé dans les bijoux d'ambre, nous achetons quelques petits pendentifs d'ambre en souvenir. Nous discutons ensemble sur le Mexique et surtout la vie dans la région du Chiapas, il nous donne quelques bons tuyaux sur les petits restos  et endroits sympa à  visiter.
Après les marchés d'artisanat  très touristique, nous allons au marché local des produits alimentaires...!!!.

C'est beaucoup plus authentique, typique Chiapas tenu par les indiens.  Ils portent des costumes très colorés, les femmes ont des jupes de laines noirs habillées de ceintures de couleurs et des Rebozo (grand châle de couleur utilisé comme vêtement, porte-bébé..)


Nous passerons une heure à marcher dans les petites allées et nous terminerons par les bonnes odeurs  des poissonniers et bouchers..... dans le marché couvert...!


En fin d'après midi nous allons visiter le musée de l'ambre.

Le Mexique est le troisième producteur d'ambre derrière Saint Domingue et la Baltique qui est le premier.


L'ambre consiste en une fossilisation de certaines résines végétales, dans laquelle  on retrouve parfois de petits insectes, qui attirés par son odeur en sont restés prisonniers, comme ont pu être inclus par dépôt des feuilles, bois plumes...

 La résine conserve ces inclusions et après des millions d'années se transforme en ambre.

L'ambre se porte en bijou depuis l'Antiquité, tantôt sommairement serti d'un fil de fer, tantôt savamment  travaillé comme pendentif.


Mercredi 26 mars, San juan Chamula.
Nous partons en ville vers 10 heures et après une petite balade dans les rues commerçantes nous prenons deux taxis pour aller visiter le village indiens de San Juan Chamula à 10 kilomètres de San Cristobal.
Ses habitants de langue Tzotzile donnent au visiteurs un aperçu du mélange des traditions chrétiennes et précolombiennes. On les reconnaît facilement à leurs "rebozo" bleu vif.
Les fêtes et marchés du village font partie des plus extraordinaires du Mexique.

Le mode de vie , les croyances religieuses des indiens Chamula sont restés très proche de leurs lointains ancêtres.
L'église à côté de la place est vraiment typique, toute blanche à l'extérieur, une où deux photos souvenir de sa façade et nous entrons à l'intérieur, après avoir payé le droit d'entrée pour les adultes, et  pas le droit aux  photos à l'intérieur, car les indiens viennent y faire leurs offrandes et prières.

Dés que l'on pousse la porte de bois, nous sommes tous surpris par l'atmosphère sombre qui y règne.
 À l'intérieur plus de mobilier, quelques tableaux sur les murs, des statuts de saints, des aiguilles de pin jonchent le sol.
Des groupes de femmes  avec les enfants sont là agenouillées sur le sol, des bougies allumées juste devant bien alignées, des oeufs, du coca cola, une bouteille d'alcool et une poule, elles prient et font des incantations.
Leurs rituels remontent à la nuit des temps, pour entrer en communication avec leur dieu, ils doivent se purifier.
 Les pieds  d'abord sur les aiguilles de pins, ensuite l'estomac grâce au coca qui provoque des rôts, et l'esprit avec autrefois des substances hallucinogènes, mais aujourd'hui ils utilisent  l'alcool en plus grande quantité.
Ils font des prières, le femme la plus âgée de la famille fait des incantations tout en tenant les oeufs dans la main gauche et quand les bougies s'éteignent elle sacrifie la poule en lui étirant très fort le cou.
C'est assez impressionnant à voir, on se croirait revenu dans un autre siècle.
Nous ressortons de l'église et retraversons le marché avant de rentrer à San Cristobal.

De retour à San Cristobal nous passons  au marché des artisans et dans quelques boutiques, nous trouvons une bijouterie typique qui crée des bijoux Maya. Vincent et Jean No se font faire deux bracelets avec leurs signes d'astronomie Maya lié à leurs dates de naissance.

Ce soir c'est la fête, nous dînons ensemble et fêtons les anniversaire de Tad et Alix. Apéritif dehors avec un petit spectacle préparé par les enfants et  ensuite barbecue et crêpes partie en dessert.



Jeudi 27 mars, Na Bolom.
Ce matin nous restons au camion et les enfants font école. C'est sérieux, Alix doit bientôt envoyer ses contrôles.
Après le déjeuner, nous partons en ville et nous allons visiter le musée Na Bolom, qui se situe à l'Est de la ville.
Ce musée-centre de recherches, fondé en 1950 est consacré à l'étude et la protection des Indiens de la région, les Lacandons, et leur domaine, la forêt tropicale.

C'est grâce à Gertrude ( trudy) Duby, journaliste, ethnologue, photographe, qui lasse de la guerre est venu au Mexique en 1940 et a décider d'étudier la culture Maya et surtout la culture des Lacondons.  Les Lacondons ont vécu pendant des siècles dans la jungle du Chiapas et peu de gens ont pu les approcher et surtout les photographier. Trudy les a approché, photographié et a même vécu un peu avec eux. elle a d'ailleurs écrit un livre sur son expérience avec eux et leurs vies. Ils sont devenu la vocation de sa vie.


Lors d'une expédition elle rencontre Frans Blum, archéologue Danois et cartographe qui fouillait sur le site Maya de Bonampak. Ils ont fait équipe sur plusieurs expéditions et plus tard se sont mariés.


Le couple Blum acheta un vieux monastère abandonné qu'il ont restaurés et nommé "Casa Na Bolom" en 1951.

 Finalement  la Casa devint un hôtel-musée- centre de recherches sur les Lacandons, de nombreux visiteurs et célèbres archéologues y sont passés ( Diego Rivera, Henry kissinger ).


Publié dans Mexique

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O
aah, Paa Mul, on s'y croirait, au restau de la plage avec ses voiles bougeant avec le vent ! un avant gout de l'été qui - ça y est - arrive en force ces derniers jours dans notre vieille Europe. Bises d'Olivier à tous les Ricour
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